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Locoform a eu l’opportunité de tester une solution d’intelligence artificielle payante qui annonce la production d’articles de haute qualité et optimisée pour le SEO (référencement naturel). L’opportunité de pousser la réflexion sur la digitalisation des formations. La nécessité pour les organismes de formations de revoir leur stratégie pédagogique et commerciale autour de l’équilibre entre présentiel et distanciel et l’essor des propositions hybrides, formations digitales asynchrones, synchrones, blended learning, des solutions multimodales.
La formation digitale selon l’Intelligence Artificielle
La démarche pour obtenir un article est simple. L’utilisateur insère 1 ou 2 mots clés. Pour répondre à nos interrogations sur le développement des formations digitales, nous avons proposé à l’IA de créer un texte sur la « digitalisation des formations » et pour affiner la thématique nous avons inséré un 2ème mot clé « entreprise ». Cadeau bonus, le prestataire, MagikSytem, nous offrait aussi l’image correspondante, toujours créée par l’IA. L’utilité et l’apport de l’image pour illustrer la digitalisation des entreprises, nous vous laissons juger.
Le résultat ne se fait pas attendre, l’article (les mots, le title, la méta description et la photo) arrive dans les 3 min dans notre boîte mail.
Les bénéfices de la digitalisation des formations : comment moderniser votre entreprise ?
Il s’agit du titre choisi par l’IA après l’insertion des mots clés définis, nous n’avons pu insérer aucune autre information ni contextualiser notre demande.
Retour critique sur la forme
Nos remarques sur la forme de l’article proposé par l’IA :
- Un texte de 2000 mots ;
- Un texte structuré en 5 parties balisé en H2 pour le côté SEO friendly (les experts apprécieront) ;
- Pas de sous-parties, pas de listes à puces, pas de mise en gras (dommage pour le confort de lecture !) ;
- Une succession de paragraphes de la même taille (5 lignes environ) accentue la monotonie du texte ;
- Aucun lien externe ;
- La présence de parties intitulées, introduction et conclusion est très scolaire ;
- Pas d’indications de sources ;
- Une orthographe irréprochable, 1 erreur de syntaxe, quelques erreurs de typographie ;
- Un champ sémantique relativement pauvre ;
- Aucune prise en compte de critères d’inclusivité ;
- Un niveau de lisibilité correct.
Cette structure rigide procure un effet très monotone. Une monotonie accentuée par l’utilisation de l’anaphore « digitalisation des formations ». Ce bloc/mots clés est répété quasi systématiquement à chaque début de paragraphe.
Retour critique sur le fond de l’article de l’IA
L’IA a choisi d’axer l’article sur les bénéfices de la digitalisation. L’article présuppose que l’entreprise crée, elle-même, les formations pour ses employés, l’article revient à plusieurs reprises sur cette mission de l’entreprise.
Le texte privilégie l’approche la plus positive possible sur les formations en ligne. Des bénéfices axés sur l’accessibilité, la flexibilité et la maîtrise des coûts sont développés et martelés à chaque chapitre.
Les inconvénients du e-learning sont d’ailleurs traités sous le terme « défi ». Les défis mis en avant veulent alerter l’entreprise sur la mise à jour des formations et des supports, sur la protection des données numériques et sur les coûts engendrés.
L’article consacre un paragraphe aux outils pour créer et diffuser une formation digitale. C’est le paragraphe le plus concret et censé apporter des solutions pratiques. La liste, car il s’agit d’une liste, des outils sont majoritairement en anglais et aucune distinction entre outils payants et gratuits n’est proposée.
En France, les outils génériques de création type PowerPoint, Genially, Google forms sont encore largement majoritaires et en matière de diffusion le recours à des LMS gratuites augmente. Des données que l’article ne prend pas en compte.
Est-ce que les outils et les supports énumérés dans l’article de l’IA correspondent à ceux que vous utilisez au quotidien pour la construction et la diffusion de vos formations à distance ?
Quelle est la place de l’humain dans la formation digitale ?
Dans sa définition de la digitalisation, l’article reste très générique : « la digitalisation des formations est une méthode de transfert de connaissances qui se produit par l’intermédiaire d’outils informatiques, à l’instar d’un logiciel ou d’une plate-forme en ligne. L’objectif est de permettre aux entreprises d’accéder à des informations, des cours et des matériaux d’apprentissage numériques à distance ».
Dans cette définition, deux grands absents : la formatrice-formateur et l’apprenant-e.
Les solutions de formations multimodales, de formations synchrones et de blended learning de plus en plus diffusées sont complètement absentes de l’article et l’avis de l’équipe pédagogique sur ces solutions n’apparaît pas. Selon le baromètre de l’ISTF, les formations asynchrones connaissent la plus forte progression. Au sein même de l’entreprise, la mise en place de tutorat, de suivi n’est pas évoquée.
Encore plus déstabilisant, les personnes formées sont les grandes absentes de l’article. Des sujets tels que la motivation, les interactions, assimilation des connaissances, l’inclusivité, etc. sont totalement absents de l’article.
Pourquoi cette absence de l’humain ?
L’Intelligence Artificielle génère un contenu à partir des textes, d’articles et des livres que son programmateur fournit. Si on se base sur des mots clés, l’IA se base sur les millions de sources internationales rédigées sur le sujet. L’IA ne s’appuie donc ni sur les besoins ni sur les attentes encore moins sur les spécificités socioculturelles de chaque pays.
Soyons aussi honnêtes, nous ne doutons pas que si nous avions introduit apprenant ou formateur dans nos mots clés ces préoccupations seraient apparues. Le problème vient aussi du fait que nous n’avons pas pu contextualiser notre demande et ainsi permettre l’ajout d’exemples éclairants.
L’IA a permis d’avoir un texte très rapide offrant des pistes de réflexion intéressantes à reformuler, à compléter, à argumenter et à sourcer.
